Je suis nez avec une mémoire.

Vintage | Vin, style & dégustation | by Alice Weinderland | Odorat.

Vintage | Vin, style & dégustation | by Alice Weinderland |

Travailler son odorat et sa mémoire en jouant. Voici une des plus agréables façons de travailler votre mémoire. Incroyable de penser, quand on a le nez au-dessus de son verre de vin à chercher désespérément des notes de fleurs, de fruits ou autres végétaux, que l’odorat était notre sens le plus développé à la naissance.

Cyrano m’était conté. Alors si vous avez décidé de vous initier à l’art de déguster le vin et de ne plus rester muet devant votre ballon, quelle que soit la longueur de votre pic, roc ou péninsule, il va falloir (ré)-éduquer votre nez. Vous et moi sommes capables de percevoir 10 000 odeurs différentes. Sur ces 10 000 nous pouvons en nommer environ la moitié. Les personnes avec du flair peuvent nommer jusqu’à 30 000 odeurs, mais il semblerait que l’on puisse en percevoir 1 million. Ce qui serait toujours beaucoup moins que notre ami canin.

 

 

1

Il y a des trompe-nez autant que de trompe-l’oeil

Avant d’apprendre de nouveaux arômes, commençons par nommer les molécules odorantes qui émanent de notre verre pour nous chatouiller les muqueuses.

Le piège car il y en a un : on est souvent incapable de dissocier une odeur d’une vision. Si je vois une poire, j’ai tendance à sentir la poire. Et pourtant c’est de la prune.

Les illusions de l’oeil ne fonctionnent pas avec cette induction de l’odorat. Vous voulez ce jean noir ! Mais la vendeuse affirme qu’il est bleu-nuit. Est-ce un problème de vue ou de vocabulaire ? Ou de référentiel ?

 

Exercices :

… masque d’avion sur les yeux, à l’aide de Thierry, un complice voyant d’excellente moralité, je tente l’expérience.

Je renifle les fruits, légumes, herbes aromatiques, épices, café, chocolat… qu’il me tend. Même si je connais l’intérieur de mon frigo, l’exercice s’avère compliqué. • La semaine qui suit, on corse la pratique en allant chez lui, • puis en errant dans les rayons du supermarché (primeur, boulangerie, fromagerie… on finit par un tour chez le fleuriste). Quand je ne sens rien, Thierry coupe les fruits en deux ou casse les feuilles du basilic ou du laurier sauge entre ses doigts pour libérer plus de parfum… (évitez de le faire en boutique). • La semaine prochaine, nous poursuivons l’expérience en allant nous balader dans la campagne/forêt environnante. Mon mari suit, fasciné et un peu inquiet. • Et le mois prochain, si on m’obligeait à partir dans la fôret tropicale aux Seychelles, j’ouvrirais grand mes narines pour découvrir les odeurs de corail et d’embruns.

 

 

 

2

Mettez votre nez dans les affaires des autres

Voici quelques arômes que vous pourrez retrouvez au débouché d’un goulot. Si vous n’avez jamais mis le nez dessus, c’est le moment d’aller à leur rencontre :

Chez l’épicier je découvre l’odeur de la levure, les notes que libèrent la cardamone, les baies de genièvre et les fèves de tonka. Chez le primeur j’étudie l’odeur des olives vertes, figue, coing, noix, marjolaine, groseille, concombre… et chez le fleuriste, dans mon jardin ou dans la forêt : les senteurs des jacinthe, narcisse, iris, œillet, jasmin, chèvrefeuille, du magnolia, et des pivoine, aubépine, lis, thuya, buis, genêt, du lierre, du chêne et de sa mousse. Je fouille dans la trousse de ma nièce pour sentir l’odeur de la craie et file dans l’atelier de Carl pour sentir l’odeur du fer…

Ouvrez vos narines. Qu’est-ce que ça vous rappelle ? Un moment, une personne, un souvenir ? Nos perceptions olfactives seraient liées à nos émotions. Mémorisez toutes ces odeurs que vous pourrez croiser à l’apéro ou au diner.

 

 

 

3

Les odeurs qu’on ne trouve pas au coin de la rue

Même avec la truffe d’un braque ou d’une otarie, il y a des odeurs que l’on ne croisera jamais au coin de la rue, ni sous le sabot d’un cheval ni ailleurs! La seule solution pour les explorer rapidement reste les coffrets de flacons d’arômes de vin, de whisky, du café, de parfum pour éduquer son odorat…

 

Liste non-exhaustive des odeurs et erreurs communes : castoréum (pas dispo à Confo), ambre gris (dans l’intestin d’un cachalot – pas du tout une pierre-), pierre à fusil, tourbe, bourgeon de cassis, civette, venaison, livèche, santal, vétiver, musc (extrait des glandes abdominales d’animaux -pas d’une fleur-), pomme blette, sueur de cheval (qu’on ne trouve pas sur son mari même quand il s’active), goudron de bouleau (que l’on ne fume pas)…

 

Bien sûr si vous vous exercez avec un pro du vin, il pourra vous éclairer sur les notes de musc ou de goudron de bouleau d’un vin, ce qui vous aidera à vous familiariser avec ces odeurs.

 

Plus envie de me faire enrhumer

Je suis remontée à bloc pour éduquer mon odorat. Mon nez est mutin mais il me donne un certain charme. Au-dessus du verre, il m’obéit et se comporte en vrai pro. Grâce à lui je progresse et grâce à moi il s’affine aussi.

Je sais que je perçois de mieux en mieux les effluves et les parfums. Je risque donc de moins en moins de passer pour une truffe qui comme chacun sait maintenant est sous-estimée.

 

 

 

Vintage | Vin, style & dégustation | by Alice Weinderland | Vintage-by-alice.com

Vous avez aimé cet article? Likez-le !

EnregistrerEnregistrer

EnregistrerEnregistrer

EnregistrerEnregistrer

EnregistrerEnregistrer

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.