God save the vigne !

Vintage | Vin, style & dégustation | by Alice Weinderland | God save the vigne.

Vintage | Vin, style & dégustation | by Alice Weinderland |

 

Simple comme un coup de rouge. 

Un verre de vin, ce n’est rien d’autre qu’un verre de jus de raisin fermenté me diriez-vous et vous n’auriez pas tort. Mais comment alors ce jus de fruit transformé en alcool, travaillé avec des doigts d’orfèvre et une inspiration bachique a-t-il généré de tels engouements ? Comment a-t-il su être, à l’exception de quelques communautés, aussi fédérateur entre les hommes ?

Maître Copella.

8 000 ans déjà ! Depuis l’Antiquité, il traverse les mers en tonneau, en cuve, en outre et franchit les montagnes pour euphoriser le monde, le rendre plus gouleyant. Le vin. Du Caucase entre mer noire et mer caspienne, à la Mésopotamie. Les perses ont transmis cette culture de la vigne tout autour de la Méditerranée. Peu importe les cultures. Des pharaons égyptiens, en passant par Jules César et ses légions, des mythologies païennes aux sociétés monothéistes, toutes ont participé à la sacralisation du nectar. Et son expansion suit les conquistadors espagnols, portugais dans leur traversée de l’Atlantique et il participe à l’évangélisation, malgré lui: vin de messe en Argentine, au Chili, au Pérou…

 

You arts the best.

Et le vin ne s’arrête pas à la seule réalité. Il est un architecte de l’imaginaire. De la mythologie grecque, à l’opéra, il enchante les littératures de Rabelais à Steinbeck et donne cette « gouleyance » aux fictions qui enrichissent notre réalité. James Bond, ce héro indémodable, n’est-il pas aussi célèbre pour son goût pour le Champ’ Dom Pérignon et le Château Angélus. Le fils barbu d’Hergé, l’Haddock n’a-t-il pas des hallucinations de Bourgogne en plein désert ? La peinture la plus chère au monde, un tableau de Cézanne, ne représente t-elle pas deux hommes à table et une bouteille de jaja? Et dans Games of Thrones, cette année encore la série la plus primée, les héros ne s’envapent pas au soda, loin s’en faut !

 

Esperantoss.

Le vin a fait le tour du monde des milliers de fois. Le vin n’a qu’une façon de communiquer: elle est non verbale. Où que vous soyez, presque n’importe où. Faites l’expérience. Levez votre verre. Tout le monde vous comprendra. Que ce soit dans les coteaux élevés du Valais, le long des grands fleuves jusqu’à l’Atlantique, sur les îles volcaniques de la Méditerranée, jusque dans les montagnes de Stellenbosch, Sonoma, Okanagan Valley, en passant par les plus grandes îles du Pacifique, vous serez entendu.

 

Buvez comme vous êtes.

Le vin n’est pas sectaire. Il s’invite aussi bien dans les caves design de l’industrie du luxe, dans les salles de vente aux enchères, qu’à la table d’avant-négociation des chefs d’état. Il peut flirter avec les magnats de l’industrie comme il peut réchauffer les manifestations alternatives. Le prolétariat l’a encensé, les hyper riches l’ont collectionné… puis revendu. Il est fidèle à la messe du dimanche, au repas familial à Noël au coin du feu, mais aussi à l’amitié. Il échauffe les sens et réveille les audaces. Il endort et frappe parfois comme une masse.

 

Génération « cru ».

Les enfants y trempent le doigt pour braver l’interdit. Les ados sondent les bouteilles. Certains s’initient aux secrets de la fermentation pour libérer la parole et réchauffer leur geste. Les mariés le choisissent avec soin : c’est avec lui qu’ils célèbreront leur « première » nuit. Toute la vie, le vin nous rendra plus humain si nous ne le sommes déjà et nous donnera de la joie. Sans abus, cela va de soi. Et un beau jour, quand arrivera la fin, certains l’enterreront hélas, dans les fondations de leur maison.

 

Voyage dans le passé du futur : le présent, quoi.

Il peut être bu prématurément quand il est nouveau, rapidement quand il est rosé, gardé quelques années dans la majorité des cas, ou conservé quelques décennies pour les grands noms. Il a parfois traversé les époques, perdu dans un tombeau, un bateau qui s’est pris pour un sous-marin ou une cave voutée… Il se plait en verre, en bouteille, en fût, en jarre, en cave. Il nait à la campagne et finit dans notre verre à la table d’un bar à vin branché de la City.

 

I’ ve got the feeling…

Le vin détend ce qui est stressé, fait rire le coincé, causer le taiseux. Il donne des ailes aux timides. Il transforme un moment anodin en pur moment de convivialité. Il est présent même quand le rire éclate ou que les larmes montent. Le vin réveille la passion. Il nous relie à nos sens originels, à notre odorat perdu de bébé, à nos racines d’humain de base. Il nous offre un moment d’introspection en sondant les sens qu’il éveille.

 

Existe t-il autre chose créé ou imaginé par l’homme qui touche autant de gens au travers les époques, la géographie, les générations ? Le pain ? Internet ? Le café ? L’art ? L’amour ? Dieu, rien ? Pas sûr.

 

 

 

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