Il paraît que ses sarments et bois étaient si durs que si le Titanic avait été fait de cette matière, jamais il n’aurait pris l’eau. Évidemment, on exagère. Le fer n’aime guère les glaçons dans son verre. Cela n’empêche pas que l’on s’interroge : d’où vient son goût herbacé, sa grappe dense et pleine de jus, un petit accent du sud-ouest ?
Sur ses origines, les hypothèses vont bon autocar* : on lui trouve une ressemblance au Cabernet sauvignon et à la famille Carmenet. Fer pourrait être girondin. D’autres imaginent du jus basque espagnol coulé dans la pulpe du Fer Servadou. Avec son côté vigne sauvage, il se serait glissé dans la besace de quelques pèlerins, sur la route de retour de Saint-Jacques-de-Compostelle et aurait « essaimé » ailleurs. Alors, cousin ou « Twin stranger » de Cabernet ? Chacun a, paraît-il, plusieurs doubles sur la planète et il faut parfois le boire pour le croire.
Quoiqu’il en soit, au Moyen-âge les moines des Abbayes de Conques et de Madiran, apprécient ses arômes de fruits rouges-noirs expressifs, d’herbes et d’épices, sa robe rubis. Ses qualités de résistance parlent pour lui. Contre vents et marées, foi et doute, les grappes mures sur pieds gardent la tête haute! Ce qui lui vaut d’ailleurs le nom Servadou, en dialectes anciens d’Oc : Serva, Serba, en latin Servare, garder, conserver, se conserver.
Fer, Fèr en langues d’Oc, fera, fero, ferus pourrait avoir une racine commune, avec féroce, farouche, fauve. Un côté sauvage, pas apprivoisé, pas cultivé.
Et si les origines de “farouche-endurant“ restent troubles, il fait aujourd’hui le bonheur des vins du Sud-ouest de la France. Dompté avec passion à Gaillac, apprivoisé à Marcillac.
* C’est comme bon train mais en plus lent.
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Vintage | Vin, style & dégustation | by Alice Weinderland | Vintage-by-alice.com
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