Mardi 6h30, rendez-vous avec Laurie, au bout de petits chemins de terre partant de la route de Collobrières. Tous les vendangeurs sont là, au milieu de nulle part. Un vignoble entouré de pinèdes, laissant juste apercevoir le soleil qui irise la Méditerranée, côté sud. J’aurais payé pour être là ! C’est juste beau, intense. Je mégalike !
Patrick, qui aurait pu être barbu, annonce d’une voix de souche: « Tout le monde est arrivé? Chacun prend un seau et un sécateur ». Mais rien ne se passe. D’une voix fluette, outils en main, j’ose demander : « Pardon, qu’est-ce qu’on attend ? » « 6h45. » Whaaou, quelle précision.
Enfin l’heure sonne! Seau et sécateur en main, à deux par rangée, on s’élance. C’est parti. On choisit de belles grappes en faisant attention de ne pas se couper, ni d’amputer le voisin d’en face. Et on remplit son seau noir. De rameau en rameau, de pied en pied, je prends de l’assurance. Certaines grappes généreuses, bien lourdes, s’offrent à moi, d’autres enroulées autour des rameaux résistent comme des malades. Ce qu’il manque à certaines a déjà du finir dans la panse d’un sanglier. Chacun y va de ses incantations, de ses hypothèses… (Oïdium, trop sec, ver, oiseau et…sanglier).
Patrick passe d’une rangée à l’autre, histoire d’équilibrer la progression des vendangeurs. Entre deux il déplace le tracteur. Au fur et à mesure que le soleil nous réchauffe, les langues se délient. Cédric et Bastien vident les seaux, avec grâce, dans la benne du tracteur. Le raisin vole dans les airs et se pose délicatement.
Je coupe, une grappe, deux, trois,… une feuille de vigne, une araignée, je remplis mon seau. Mon seau se vide et je le remplis à nouveau. Je coupe. Je me fais piquer par un taon. Merde qu’est ce qu’il fait chaud ! Au bout de quelques minutes en plein soleil, je transpire comme après une heure de step. A 9h30 le patron arrive avec les croissants. “Pause !“. Ils ont du savoir-vivre ces vignerons.
Allez, c’est reparti. On avance de 200 mètres dans la rangée. Claude veut garder certains pieds pour le vin rouge. Ils devront encore prendre le soleil. Je cherche les grappes qui ont poussé à l’abri des feuilles. Je coupe, coupe, coupe et coupe encore… un seau plein de plus. Je goûte le raisin : délicieux. Texture ferme, bonne acidité et jus bien sucré.
Le ciel est maintenant bleu-bleu et le soleil tape comme un sourd. Encore quelques pieds. On s’entraide pour couper les dernières grappes. La récolte à l’air plutôt satisfaisante, tout au moins pour cette parcelle.
Il est 11h45 ! La journée s’arrête là (pour les vendangeurs).
Patrick ramène les raisins au pressoir. 2,4 tonnes ! Une odeur très présente de raisin se dégage de l’érafloir. Caroline nous fait goûter le jus des raisins récoltés la veille. « Whaouu, le taux de sucre ! Le vin va être fort en alcool. » Je salue les nouveaux copains. Cet après-midi, j’ai un programme chargé : farniente à la plage et baignade à gogo. Je promets de revenir l’année prochaine pour goûter cette nouvelle cuvée.
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